![]() |
III. Les premiers satellites: de Spoutnik1 à Lunik3 |
Face cachée de la Lune photographiée pour la première fois par la sonde Lunik 3 qui fit le tour complet de la Lune |
A partir de 54, la communauté scientifique internationale pousse les différentes grandes nations au lancement de satellites. Elle décide de créer une période de recherche internationale, de trêve scientifique entre juin 1957 et décembre 1958. C’est alors qu’Américains et Soviétiques engagent effectivement chacun un programme de mise sur orbite d’un satellite artificiel pendant cette même période. La course à la " satellisation " commence.
Les Russes, qui ont décidé de modifier leur énorme missile
intercontinentale R-7 pour atteindre l’espace, prennent l’avantage sur les
Américains qui veulent en premier lieu faire de la conquête spatiale, une mission
civile. Durant l'année 57, la R-7 va subir quatre vols d'essais qui finissent par
aboutir. Le 21 juin, elle parcourt plus de 8000 km. Malheureusement, la construction du
satellite initial se prolonge et l'on doit se soumettre à utiliser un satellite beaucoup
plus petit: Spoutnik 1, une boule de 58 cm de diamètre, ne pèse que 83,6 kg et ne
transporte que deux émetteurs radio. Cependant, le
4 octobre 1957, à 22h48, la fusée de plus de 267 tonnes décolle depuis la base de
Baïkonour et place en orbite Spoutnik 1 à une altitude comprise entre 228 km ( le
périgée de l'orbite) et
947 km (son
apogée) car son orbite n'est pas parfaite autour de la Terre. Pour la première fois un
objet conçu par l'homme se retrouvait dans l'espace en rotation autour de la planète
bleue ( ce nom n'est apparu que quelques années plus tard lors que l'on pris des photos
de la Terre et que l'on observa sa couleur prédominante, le bleu).
Intérieur du premier satellite Spoutnik 1
La fusée russe R-7
Les
Soviétiques, pour l'instant "maître de l'espace", succèdent les réussites en
envoyant quelques semaines plus tard Spoutnik 2, d'une masse nettement supérieure (508
kg), et emportant avec lui le première être vivant à tourner autour de la terre,
Laïka, une petite chienne. Les Américains quant à eux n'arrivent pas à les suivre:
leur premier satellite, Pamplemousse ne pèse que 1,8 kg, et son vol est stoppé par
l'explosion de la fusée. Le gouvernement permet alors l'utilisation de fusées
militaires. Explorer 1 est placé en orbite à la fin du mois de janvier 58, sa masse est
de 14 kg. Prolongeant leur avance technologique, Baïkonour lance Spoutnik 3 dont la masse
surpasse allégrement les autres satellites: 1327 kg, dont 968 kg d'instruments.
Laïka, le premier être vivant venu de la Terre à voyager dans l'espace
En 58, les USA, décident de fait "monter les
enchères" et de s'attaquer à la Lune. Cela nécessite l'emploie des deux missiles
de moyenne portée Jupiter et Thor. Leur puissance est inférieure à R-7 mais elles
peuvent néanmoins lancer des satellites à quelques kilomètres de la Lune. Après deux
échecs, Pioneer 1 s'envole à plus de 113 000 km du sol, mais cela reste très loin des
384 000 km Terre-Lune. Pioneer 2 n'atteindra que 102 000 km de hauteur, alors que le 3
mars 59, Pioneer 4 passe à 60 000 km de la Lune, belle performance, mais que les Russes
surpassent deux mois plus tôt avec Lunik1 qui "survole" la Lune de dix fois
plus près.
ceci s'explique par la puissance de la R-7 qui, surmontée
d'un étage,
atteint les 40 000 km/h qui sont nécessaire pour quitter l'attraction terrestre. Lunik 2,
quant à lui s'écrase sur notre satellite naturel ce qui est un exploi, et non une
mauvaise mission, comme on le verra plusieurs dizaines d'années plus tard. Pour la
premières fois, grâce à Lunik 3, nous pouvons observer la face cachée de la Lune. En
effet, nous voyons bien sur le schéma ci-dessous que la face rouge est toujours du côté
de la Terre, alors que la face noire lui tourne toujours le dos.
Sonde Pioneer
Schéma montrant la position de la Lune par rapport à la Terre
Schéma des caractéristiques de la sonde Pioneer